R.I.P.


Âgé de 65 ans, Jules Brunin est parti pour son dernier voyage le mercredi 2 juillet 2003, à l'hôpital Saint Joseph, Mons.



PRESSE



"Décès - "Julot la Révolte" Jules Brunin a tiré sa révérence"

Il vivait dans une chambre meublée, boulevard Dolez, à Mons. Jules Brunin, que le journaliste Jacques Bourlez appelait « Julot la Révolte » ou « Julot la Tendresse », était revenu près de ses racines. Il était né à Bruxelles, le 1er mai 1934 mais ses parents venaient des corons d'Hensies-Pommeroeul et de Vieux-Condé.

En ville, tout le monde le connaissait : casquette, barbe grise, cheveux ébouriffés, lunettes rondes en acier, regard qui vous fouillait, accent picard. Vieillir était un enfer pour ce bourlingueur. Il vendait « Les Songes de Diogil », des recueils de poèmes et d'histoires courtes, dans les bistrots où il aimait boire un coup de rouge en refaisant le monde.

La sienne ne fut pas facile mais elle eut ses sommets. Son livre publié en 1975, « L'Enfer des Gosses », dénonçant les conditions de vie des gosses des homes, fut vendu à 150.000 exemplaires. Puis Joao Correa en tira un film, « Les Enfants de l'Oubli ». Jules avait été placé en institution à l'âge de 8 ans.

Plus tard, il eut deux voiliers et voyagea en Amérique du Sud. Puis des maisons où il accueillit des paumés. Il tapait souvent sur sa machine à écrire. Son dernier manuscrit, qu'il rêvait de publier, « Tiette de Polak » raconte l'histoire de M'man Lida, sa grand-mère paternelle. Elle lui donna de l'amour, il recherchait sa tombe, mais ne la trouva jamais. Et il est mort mercredi à l'hôpital Saint-Georges, avec ses poumons usés jusqu'à la trame et ses rêves fous. Salut, Jules.·

"Le Soir"
LEROY MARCEL, Jeudi 3 juillet 2003


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"Le dernier voyage de Jules Brunin"

A Mons, le dernier voyage de Jules Brunin
A Mons, sa casquette de marin reposait sur le cercueil. Et sa photo en noir et blanc, retrouvée dans sa chambre, accueillait ceux qui entraient dans l'église Notre-Dame de Messine. Parmi ceux qui étaient venus saluer une dernière fois Jules Brunin, certains étaient passés au Batiau de Messine, à côté de l'église. Un café où figurent des maquettes de voiliers. Où Jules vendait ses poèmes, les derniers temps. L'homme qui avait écrit « L'enfer des gosses » , fit bouger les choses, quand c'était le moment, dans les années 70. Il avait aimé son voilier et il écrivait pour s'évader. L'abbé Jean-Marie Bergeret a salué le vieux rebelle. Celle qui fut sa femme, ses enfants et ses amis, s'imprégnèrent du message que Jules Brunin pratiquait jusqu'à l'extrême. Trouver l'audace de défendre les plus petits. Ecouter les autres. L'homme qui ne supportait pas l'injustice repose au cimetière de Mons.

LEROY MARCEL, Mardi 8 juillet 200


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"Jules Brunin n'est plus"
Il dédia sa plume à la défense des enfants dans les homes
 
MONS
C'est ce lundi, à 10 h, que seront célébrées à l'église Notre-Dame de Messine, les funérailles de Jules Brunin. Ecrivain engagé, l'homme n'aura laissé personne indifférent. Né d'un géniteur inconnu, Jules sera abandonné à ses 8 ans par sa mère qui ne le reconnaîtra plus jamais (pas même lorsqu'il voulut la retrouver, ces dernières années). L'enfant fut incarcéré en prison, faute de place en home.
Son enfance, jusqu'à ses 18 ans, se conjugua de home en home. De mauvais traitements en abus de toutes sortes. C'est à cette enfance-là qu'il devra sa célébrité. Il rédigera plusieurs ouvrages, dont L'enfer des gosses en 1975, puis Condamné à vivre en 1979. Il inspirera Les Enfants de l'oubli, un film que réalisera Joao Correa.
Il participera à la rédaction de la Charte des Droits de l'Enfant, puis obtint une modification importante de la loi de 1965 sur la protection de l'enfance. Mais il sera incarcéré, après avoir été surpris volant des documents dans un home de l'Etat. Incarcéré, puis gracié par la Reine Fabiola. En cellule, il rédigera L'injure (livre aujourd'hui épuisé) où il mettra en cause certains juges des enfants et d'autres responsables politiques.
Tour à tour marin, chauffagiste, représentant de commerce, travailleur dans l'Horeca, Jules créera une école de voile pour favoriser la réinsertion des enfants des homes. Il naviguera en solitaire avant d'atterrir à Mons. Il écrira encore Journal simple d'une femme, décrivant l'enfermement psychiatrique. Nombre d'entre nous ont enfin lu ses recueils qui constituaient l'essentiel de son gagne-pain: Les songes de Diogil, Tiette de Polak, Chronique de l'enfant d'un jour.
Marginal, Jules n'en aura pas moins conservé, jusqu'à la mort, ses amis fidèles
 
© La Dernière Heure 2003 / G.M.


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"Jules Brunin est décédé"
 
MONS
C'est avec émotion que notre quotidien a appris par un de ses amis, le décès de Jules Brunin. Agé de 67 ans depuis le 1er mai, il est décédé à l'hôpital des suites d'une crise d'emphysème. Jules Brunin, Diogil, était écrivain. Enfant de home, il s'était fait dès 1975 le défenseur des enfants qui l'ont suivi sans famille, réussissant à modifier légalement, la protection des enfants de homes. Plus récemment, il avait arpenté les tavernes montoises, ses nouvelles et ses poèmes sous le bras, dont le titre reprenait sans cesse Diogil, annonçant quelque biographie. Nous en reparlerons.
 
© La Dernière Heure 2003


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"Les funérailles de Jules Brunin"
 
MONS
C'est ce lundi qu'auront lieu les funérailles religieuses de Jules Brunin, l'enfant des homes qui dédia sa vie à l'amélioration des conditions de vie des gosses qui suivent sa destinée. Elles seront célébrées à Mons, l'église Notre-Dame de Messines. Elles seront suivies, à, 11 h, de l'inhumation au cimetière de Mons. Possibilité de rendre un hommage dans l'intimité, dimanche entre 16 et 18 h, au funérarium Gobert, 12 rue de la Victoire à Frameries.
 
© La Dernière Heure 2003


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"Ses amis lui dédient une pierre tombale"

Les amis de Jules Brunin ont décidé de lui offrir une pierre tombale digne de sa lutte, pierre conçue par le sculpteur montois Bernard Descamps. Elle sera ornée d'une plaque gravée par l'artiste Patrick Coppens. Ses amis lancent un appel. Ils invitent le lecteur à s'associer à leur hommage par un petit don au numéro de compte Les amis de Jules Brunin: 00x-xxxxxxx-xx, à la banque Fortis (agence à la Grand-Place).
 
© La Dernière Heure 2004


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"Hommage - Jules Brunin n'est pas oublié"

Le 1er juillet 2003, Jules Brunin, poète et écrivain, s'éteignait. De son vivant, il aura défendu l'enfance abandonnée et maltraitée dans les structures de notre petit pays. Quiconque aura passé du temps sur une terrasse de Mons, se souviendra de lui. La détresse des enfants maltraités, il l'aura relayée dans ses poèmes à la fin de sa vie, mais aussi dans des livres, et lors de ses apparitions sur les écrans de télévision ou de cinéma, depuis 1975. C'est cette année-là qu'il publia l'Enfer des gosses, un livre édité par Jacques Antoine. De nombreux articles lui étaient consacrés dans divers journaux belges et français. Hélas, Jules fut ruiné par ses efforts en faveur de l'Enfance (toutes ses démarches y compris ses conférences, il les donna gracieusement). Aussi, arriva-t-il à l'âge de la pension aussi démuni qu'il l'était lorsqu'il est sorti des homes d'enfants, en 1952.
 
© La Dernière Heure 2004


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"Lecture pour Jules"
L'Echo des Murs rend hommage à Jules Brunin
 
MONS
Sous le citronnier vert, la résistance.
C'est le titre du dernier ouvrage, inachevé, que Jules Brunin aurait voulu rédiger. Il est hélas décédé le 1er juillet 2003. Le temps qui passe n'a pas altéré la mémoire de ses amis de toujours. Ils lui rendent hommage en une lecture-spectacle qui porte le titre de cet écrit inachevé. Les textes sont de Jules, dans une mise en scène de Barbara Dulière, assistée de Thérésa Dulière.
Pascal Roucourt, un de ses amis, raconte: «Les textes sont puisés dans tout ce que la création de Jules avait de positif, appelant à surpasser ses difficultés. Il y aura des extraits de Tiette de Polak, mais pas de l'enfer des gosses. On y a ajouté un article, un poème anonyme pour lui, un texte pour enfants Les neuf acteurs, amateurs, ont tous connu Jules. Le spectacle s'apparente au café-théâtre».
 
A voir à l'Echo des Murs, rue des Caches à Mons, encore ce samedi 13, ainsi que les 19 et 20 novembre [2004] à 20 h précises. Et à Fauroeulx, au Petit Théâtre, le 4 décembre [2004].
 
© La Dernière Heure, le 13 novembre 2004